Courage fuyons!
Et oui, c'est décidé: si mes affaires ne démarrent pas, j'arrête
définitivement de creuser le puits sans fond de mes dettes!
La Fontaine m'aurait donc menti? Et bin oui!
Dans le sillon profond point de trésor caché, et pas la moindre
pierre-métamorphorique qui y ferait penser non plus...
En triant d'anciens messages dans ma boite ce matin, je me suis éffaré
devant le nombre de catalogues envoyés pour rien, devant le nombre de
réponse données à des questions pas toujours très "fondées", à l'échange
desquelles les promesses de commande sont restées "melles" mortes.
Ces promesses d'achat n'engageant bien entendu que le pauvre couillon de
pépiniériste qui les lit!
Vous me trouvez amer...
Il est difficile d'avaler ce qui remonte de l'estomac sans en goûter le
principe actif!
Tenez: lors de ma visite à la fête de st Jean de Beauregard où la clientèle
se veut élitiste et friquée (très radine cette année), j'ai fait la
connaissance d'un reporter d'ICI PARIS, excellent au demeurant, qui a
construit un article autour de mes photos de framboisiers dont certains
pourraient s'inspirer question rigueur, avec par contre un point de vue un
peu éxagéré sur mon personnage, ce dont vous pourrez juger sur pièce jointe.
Tirage 500.000... l'ICI PARIS!
Eh bien rien n'a bougé! Finalement, des deux bordées de la rivière, de
l'hautaine maniaque et possessive à la populaire dépréciante et minorisante,
c'est du pareil au même!
Donc c'est la France qui va mal, et moi avec...
Ceci pour la version "amateur".
(merci quand même aux quelques qui se sont montrés intéressés!)
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Pour la version "pro"de mon activité, c'est guère mieux!
J'ai été visité cet automne par nombre d'emmerdeurs se vantant de vouloir
installer des productions de petits fruits, et par conséquent: me commander!
J'aurais dû par expérience me méfier d'ex citadins ayant à la bouche des
mots comme: nous voulons que des fruits "goûtus"! Déjà que l'emploi de
goûteux doit être banni par l'intelligence, alors quoi penser de goûtu?
Ils devaient s'imaginer qu'ici, l'on parle ainsi... Un nouveau patois qu'on
parle dans les fêtes écolos qui fleurissent(un vain mot) partout dans les
provinces reculées autant que les festivals de musique plus ou moins
merdiques l'été...
Aimer vivre à la campagne, c'est apprécier le silence, TOUT le silence!
C'est écouter le vent qui ne parle pas pointu, les p'tits oiseaux échappés
du massacre, la chatte du voisin qui va à "son espèce", deux ou trois gros
tracteurs 4 roues motrices, une bagnole qui passe en brômant du moteur,
un mirage de l'armée de l'air qui frôle les toits en rase-mottes parce que
c'est un gradé qui le pilote, le portable d'un représentant de commerce venu
vous faire sa petite visite...
En fauchant les abords, couverts d'un casque anti-bruit pendant 1 heure,
voilà tout ce qui vint m'assoudir lorsque je le quittai...
La nostalgie vient d'un faucheur qu'aurait gardé le sien presque toute sa
vie et qu'aurait été fort surpris en l'enlevant d'avoir ainsi perdu tous ses
repères... Et la mémoire aussi...
Il y a de ça dans le monde aujourd'hui, beaucoup d'illusion et beaucoup de
posture, car rien dorénavant ne sera plus jamais "comme avant"!
Les producteurs traditionnels vont devoir se resituer eux qui se font
plomber tout le marché par ce qui se produit en Espagne ou au Maroc.
Enfin, n'appelons pas ça des productions, uniquement des spéculations!
Initiées par des Européens avides de "rentabilité", profitant du non sens
économique que l'europe libérale impose, car ce n'est pas de libre
concurrence qu'il s'agit ici, mais d'utilisation quasi immorale des deux
extrémités de l'échelle sociale: ceux qu'on paie avec une fronde(expression
charentaise!), sans protection sociale et facilement corvéables pour
produire et ceux à qui leur niveau de vie élévé(pas pour longtemps!)permet
de payer des trucs infâmes, sans saveurs mais pas sans résidus toxiques,
disponibles hors saison, parce que dans les cités l'hiver, on ne rêve que
d'été, de vacances, de fraises sucrées, de tomates, d'aubergines, et
maintenant de framboises roses, parce qu'aujourd'hui ce petit fruit porte en
lui toutes les envies d'une vraie nature, d'un retour aux sources, de
l'essentielle vérité telle qu'on vous la propose sur les emballages de
yaourts aux fruits, de petits gâteaux fourrés, etc... J'en passe et des
moins bons!
La publicité gagne toujours à la fin!
Les investisseurs qui ont pour objectif d'être au plus près des convulsions
médiatiques du MEDEF aussi!!!
La petite dame Parizot l'a dit: il nous faut toujours gagner plus, toujours
payer moins d'impôts à la collectivité au risque encouru par elle d'aller
chercher hors de ses frontières comment faire plus de profits qui ne
pourraient être taxés!
Oui mais avec qui en dernier?
Qui va pouvoir rester sur place pour claquer son pognon, maintenant que son
pouvoir de dépenser s'ammenuise et part en couille grâce à la flexibilité?
Puisque la perte de son travail va de pair avec la délocalisation tant rêvée
par les porteurs de costumes croisés gris foncé, à rayures, à grosse cravate
carminée, à rayures aussi, à lunettes à monture rouge voyante et provocante
telle que celui interwiouvé par france 2 hier?(il a manqué à la caméra
l'objectivité de nous montrer la baguouse qu'il avait au petit doigt ainsi
que la grosse montre en acier de qualité bijoutière qui enserrait son
poignet)
Je veux reprendre les paroles si justes de Sarkozy:
La France on l'aime ou on la quitte!
Et bien messieurs-dames du MEDEF, vous savez ce qu'il vous reste à faire!
Allez donc vous faire délocaliser ailleurs...
Mais surtout ne revenez plus ici soustraire le peu de pognon qu'il nous
reste pour espérer vivre décemment!
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Au sujet du Sarkozy je vous conseille la lecture d'un bouquin paru aux
éditions de la découverte, signé Jean Luc PORQUET du Canard Enchainé,
illustré en couverture par CABU: "Le Petit Démagogue".
Vous y lirez entre autres comment il utilise pour sa campagne les services
d'une officine spécialisée dans la manipulation des esprits nommée:
"Hémisphère Droit".
Parce que rien ne peut être laissé au hasard ni aussi à la réflexion vu que
dans notre cerveau l'hémisphère droit est celui qui gère les émotions!
Sa seule politique étant de faire appels à l'émotif, à notre irrationnel
intrinsèque qui ne peut que s'opposer à nos réactions de bon sens, naissant
et croissant dans la partie gauche de notre cerveau.
Je passe sur l'ironique opposition: droite-gauche!
Ce n'est que grâce à cette dichotomie créationnelle, en en rayant une pour
n'en garder que l'autre, qu'il peut se permettre d'étaler toutes ses
PROMESSES d'un lendemain supposé meilleur.
Il sait pertinemment qu'en en faisant surenchère permanente, la mémoire
instinctive des masses subjuguées par l'afflux des images télévisées, n'en
pourra garder trace et ainsi venir lui demander au final des comptes.
Parce qu'au résultat, aucune de ces PROMESSES ne pourra jamais être tenue!
Ce serait trop demander!
L'abbé Pierrot, petit enfant de la Lune qui croyait tous les hommes égaux,
enterré avec toute la grandiloquence voulue et exigée par tous ceux qui se
croient possédés d'une vérité toujours contestable, vive la République, est
de ceux qui a toujours fait les frais des PROMESSES politiciennes.
Il a rompu les amarres, le pauvre, s'en allant vérifier vers le haut ou vers
le lointain, si la dernière PROMESSE qu'on lui ait faite serait enfin tenue:
la vie éternelle avec dieu!
J'ai bien peur qu'il soit définitivement déçu!
Tout ici, en ce bas monde autant que dans le haut, comme avec mes supposés
clients, se limite à cette seule acceptation: il nous faut vivre d'espoir et
prendre pour argent comptant toutes les PROMESSES si facilement brandies...
Je promets, tu promets, il promet...
Tous nos efforts à la vie ne se peuvent conjuguer qu'ainsi...
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Un peu de sérieux maintenant:
Consommateur, sais-tu que la force est toi?
Sais-tu devoir comment être le seul capable pour faire définitivement bouger
et trembler l'édifice sur ses bases?
C'est tout simple: tu dois exiger que sur les cageots de carottes des landes
comme sur les caisses de chou-fleur de bretagne figure ce que sur les boites
de conserve de produits transformés tu peux y lire: la composition du
produit mais aussi toutes les traces possibles, même infimes, de ce que le
légume traine en lui comme résidus de tout ce que les industrieux de
l'agriculture l'ont obligé d'ingurgiter...
Ça va risquer de faire un effet "bœuf", risquer de cristalliser contre toi
tous les fermiers dits de bonne foi qui signent à la FNSEA, qui vont
s'indigner qu'on mette en cause leur propension à nourrir les populations
dès qu'ils se lèvent le matin!
Je suis bien placé pour savoir que lorsqu'un paysan descend de son lit il a
autre chose à penser que la faim dans le monde et que tout ce qui lui occupe
l'esprit tient surtout au rendement de ses cultures, au remboursement de ses
emprunts, à la vidange de son tracteur et à toutes les putains de factures
impayées que l'entretien de son parc de machines l'oblige.
C'est un risque à courir!
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